Un nouveau président
Bruno GENDRON, nouveau président de la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France !
(Interview réalisée par Michel BRARD)
Bruno, nous nous connaissons depuis longtemps, j’aimerais tout d’abord que tu nous dises ce que tu ressens à titre personnel après cette élection :
Ce que j’ai ressenti juste après mon élection, c’est un sentiment de gratitude à l’égard de l’ensemble des électeurs et aussi beaucoup d’enthousiasme à l’idée de présider une association pour laquelle j’adhère pleinement, à la fois aux valeurs qu’elle porte (autonomie et citoyenneté des personnes aveugles et malvoyantes) et aux actions qu’elle propose, et ce à travers tout le réseau fédéral.
Mon sens de l’engagement, des responsabilités et ma capacité à prendre du recul sont des ingrédients que je souhaite mettre en œuvre avec l’ensemble des administrateurs, des salariés et du réseau de la Fédération.
Quelles sont aujourd’hui tes motivations ?
Tout d’abord, j’ai une conscience aiguë des attentes, tant pour la Fédération elle-même que pour les 50 associations qui la composent. Je connais bien cette maison puisque j’en suis un administrateur particulièrement actif depuis plus de 10 ans maintenant. Je porterai les valeurs de la Fédération : l’accès à l’autonomie, à la citoyenneté et à l’inclusion des personnes déficientes visuelles.
Je m’attacherai à favoriser les synergies entre les associations membres et la Fédération, tout en respectant leur indépendance. J’exercerai ma mission avec toutes et tous, avec les professionnels de la Fédération, en veillant à ce que chacun joue son rôle. In fine, je place comme valeur supérieure la défense de la spécificité des besoins des personnes présentant une déficience visuelle tout en prônant l’inclusion. Ce ne sont pas deux dimensions pour moi incompatibles, au contraire.
Bruno, le président dans une fédération nationale est une sorte de capitaine au long cours :
Question : quel est ton cap, capitaine fédéral ?
Mon cap général est bel et bien le « faire réseau en partenariat ». L’histoire de notre Fédération nous a plutôt conduits à voir des associations intégrer notre réseau, ce dont je me félicite. Mais ces associations n’avaient que peu d’occasions de travail commun alors qu’elles interviennent toutes dans le champ de la déficience visuelle. Il nous faut aujourd’hui, surtout dans un monde en profonde mutation, y compris pour les associations, mieux travailler en complémentarité, en synergie, avec des logiques projet et avec des dynamiques partenariales.
Notre richesse, au-delà de la nécessaire question de nos finances, est la force qu’il faut développer de ce réseau. Le « faire réseau », c’est aussi pour nous tous, Fédération et associations membres, de porter collectivement les valeurs et le plaidoyer qui nous concerne. Je rêve d’associations membres véritables représentantes de la Fédération, dans leur région d’appartenance. Le « faire réseau », c’est aussi rappeler dans notre communication que nous sommes des associations qui portent haut la parole des usagers : valorisons cette expérience usager que nous avons à conjuguer avec les professionnels de la déficience visuelle qui travaillent dans certaines de nos associations membres. Je rêve donc de « mettre en musique » l’ensemble des parties prenantes de la Fédération.
Tout dans notre monde évolue très vite.
Question : quel rôle souhaites-tu que la Fédération joue dans les mois et années à venir ?
Je souhaite que nous jouions d’abord un rôle d’expertise de la déficience visuelle auprès de nos partenaires (il convient d’ailleurs de développer ce partenariat qui doit être choisi et non subi ; je fais allusion ici à notre projet fédéral très clair sur ce point). Je souhaite aussi que nous poursuivions le plaidoyer en faveur de la citoyenneté des personnes déficientes visuelles, avec une dimension de pointage de ce qui ne va pas mais aussi avec des axes de réflexion et d’actions portées par la Fédération et ses associations membres. Pour faire cela, nous devons poursuivre le travail de formation des parties prenantes de la Fédération : ses administrateurs, les associations membres et avoir une approche pédagogique avec elles pour qu’elles puissent s’approprier ces évolutions devenues nécessaires. Évidemment, ceci nécessite du temps et une continuité dans l’action.
Tu as été très investi ici Bruno, et même si je t’accompagne aussi à la Fédération, je reste président d’Orléans !
Question : Bruno, et Orléans alors ?
Je me dois, comme président fédéral, d’être à l’écoute de toutes les associations membres du réseau. Bien sûr, je n’oublie pas tout le travail qui a été, est, et sera poursuivi en Centre Val de Loire. Je m’y suis beaucoup impliqué car je crois aux actions de proximité, à la construction de partenariats solides permettant de construire ensemble de beaux projets. Celui de la création de la Maison de la Déficience Visuelle Centre Val de Loire est la démonstration concrète de l’efficacité de notre ouverture aux partenariats.
Je suis heureux de voir que, sous ma présidence, des graines ont été semées et qu’aujourd’hui elles permettent de récolter les fruits. Je sais que ce travail va se poursuivre. Cependant, tout en consacrant mon énergie à insuffler cette dynamique dans les associations du réseau qui le souhaitent, je reste vice-président de la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France Val de Loire, soucieux de conserver un lien et un contact avec les réalités du terrain.
Merci Bruno, au nom des administratrices et administrateurs, des adhérentes et adhérents, des bénévoles animateurs et accompagnateurs, des professionnels de la MDV-CVL, je te souhaite une présidence riche et novatrice, ouverte et participative.
Michel BRARD
Président FAAFVDL MDV-CVL
Secrétaire général de la FAAF